James Hogg
Fin [24 nov. ?] 1770 - Altrive, 21
novembre 1835, Écosse. La littérature écossaise
est riche d’une tradition fantastique qui s’est nourrie
du folklore et des superstitions nationales popularisées
par Robert Burns et Walter Scott. Les contes fantastiques
écossais du début du XIXe siècle sont surtout inspirés
par Scott et le courant gothique, mais, parmi eux,
certains se détachent par leur inventivité et
l’importance qu’ils accordent aux terreurs issues de la
psyché et du rêve. Des conteurs tels que James Hogg, John
Galt et Allan Cunningham ont donné de nouvelles lettres
de noblesse à la littérature fantastique des Highlands et
des Lowlands. Natif de ces dernières contrées, héritier
de la culture orale des Borders transmise par sa mère,
James Hogg a utilisé dans une partie de son œuvre en
prose le matériau des contes traditionnels, les
Seanachas, que l’on retrouve notamment dans sa
série de nouvelles du “Shepherd’s Calendar” dont est
issue « La Descente aux enfers de George Dobson » (1827).
A l’écart de cette inspiration, peu connue en France
1, Hogg a marqué la fin du “sensational
novel” gothique par son chef-d’œuvre d’ambiguïté : Les
Confessions du pécheur justifié 2.
Né à Ettrick en 1770, James Hogg connaîtra longtemps ses
collines natales et la vie simple et difficile des fermes
d’élevage dans lesquelles il fut employé. Ce n’est pas
avant d’avoir atteint la trentaine qu’il apprend à lire
et à écrire. Il s’attache alors à suivre les traces du
poète Robert Burns – son premier essai poétique publié
date de 1794 –, puis ce seront plutôt celles de Walter
Scott, qu’il rencontre au cours de l’une de ses tournées
dans les Borders à la recherche des superstitions
populaires de l’Écosse. Le succès qu’il obtient avec la
publication de son long poème, « The Queen’s Wake »
(1813), lui assure l’estime mais aussi les risées des
intellectuels d’Édimbourg. Son origine modeste et les
couleurs locales de son style attirent les plaisanteries
des rédacteurs du Blackwood’s Magazine (dans les
Noctes Ambrosianae), qui le surnomment “le Berger
d’Ettrick”. Qu’importe, Hogg s’approprie le sobriquet de
bon cœur et, le succès de son poème aidant, il s’installe
dans le paysage littéraire écossais. Auteur prolifique –
il écrit, jusqu’en 1835, plus de 40 romans et nouvelles
–, il contribue avec son ami Cunningham à l’essor du
conte fantastique fondé sur l’imaginaire tiré du folklore
écossais, autrement dit, à glorifier « tout ce qui
paraissait vulgaire aux poètes de salon, leurs
prédécesseurs du dix-huitième siècle », selon
l’expression d’Amédée Pichot 3. Ses
propres contes peuvent être répartis en trois groupes :
ceux basés sur le folklore écossais, qui sont souvent des
contes réécrits, des récits de sorcellerie et de magie,
qui suivent parfois une mode littéraire
4, et enfin des histoires symboliques,
aux accents métaphysiques, qui sont véritablement les
siennes 5.
Sur la fin de sa vie (il meurt à Altrive le 21 novembre
1835), Hogg, le “berger-poète” selon l’expression de son
ami Wordsworth 6, était devenu l’une des
figures familières d’Édimbourg et aimait à se surnommer
“The King of the Mountain and Fairy School”.
Xavier Legrand-Ferronnière
1. Deux de ses romans les plus
intéressants sont traduits dès 1824, Les Trois Périls
de l’homme : amour, guerre et sorcellerie [par James
Hoggs (sic)], Paris : Masson, 1824, 5 vol. in-12, tr. de
l’anglais par M*** [Dubergier] ; Les Trois Écueils de
la femme (l’amour, la science et la jalousie), Paris
: Hautecœur et Gayet, 1825, 4 vol. in-12, tr. par M***
[Dubergier] ; sont également traduites des ballades (par
Loève-Veimars) et des nouvelles, entre autres, dans la
Revue de Paris au début des années 1830 et dans la
Revue Britannique, qui lui consacre également un
article dans la rubrique “Puissances intellectuelles de
notre Âge “ en février 1832. Comme le souligne
ironiquement Claude Pichois, « James Hogg [était] assez
connu en France un siècle avant que Gide crût nous le
révéler », in Philarète Chasles et la vie littéraire
au temps du romantisme, tome 1, (Paris : Librairie
José Corti, 1965), p. 118.
2. Première traduction par Dominique
Aury dans La Table ronde de septembre à décembre
1948 et, presque simultanément, parution en volume dans
une autre traduction de Jacques Papy (Genève : Marguerat,
“Bibliothèque Anglo-Saxonne”), sous le titre Les
Confessions d’un Fanatique.
3. Voir son article « Superstitions
poétiques de l’Écosse » dans la Revue Britannique,
octobre 1834, p. 183.
4. Parmi lesquelles « The Hunt of
Eidolon » (1818), « The Renowned Adventures of Basil Lee
» (1820), « The Witches of Traquair » (1828) et « George
Dobson’s Expedition to Hell » (1827).
5. The Private Memoirs and
Confessions of a Justified Sinner (1824), « The
Brownie of the Black Hags » (1828).
6. L’ode qu’il a consacrée à la mémoire
de James Hogg a été traduite par Philarète Chasles pour
la Revue des Deux Mondes (tome XXI, 15 février
1840, p. 495-496.)
La bibliographie est ordonnée par ordre chronologique
de parution. Pour cet auteur nous ne nous limitons pas à
son oeuvre fantastique. Ci-après, au chapitre Autres traductions, le lecteur
intéressé trouvera d'autres références, romans et
nouvelles.
Nouvelles
La Descente aux enfers de George Dobson / George Dobson’s Expedition to Hell — [The Shepherd’s Calendar. — By the Ettrick Shepherd. Dreams and Apparitions. Containing George Dobson’s Expedition to Hell, and the Souters of Selkirk]
— in Blackwood’s Edinburgh Magazine, vol. XXI, mai 1827, p. 549-554 [62].
[Titre original, ci-dessus entre crochets. La parution originale comprend, l’une à la suite de l’autre, « George Dobson’s Expedition to Hell » et « The Souters of Selkirk ». Cette nouvelle fait partie d’une série d’articles romancés intitulée « The Shepherd’s Calendar », parue entre 1819 et 1828, qui constitue le récit de ses expériences, des croyances et coutumes des habitants d’Ettrick. Il tente ainsi de recréer sur le papier la manière et le contenu des contes traditionnels des Borders. La sous-série “Dreams and Apparitions” accueillit en outre : « The Souters of Selkirk » qui suivait immédiatement « George Dobson’s Expedition to Hell » (mai 1827), « Tibby Hyslop’s Dream, and the Sequel » (juin 1827), « Smithy Cracks » (juillet 1827, connu aussi sous le titre « Laird of Wineholm ») et « Laird of Cassway » (août 1827).
— in The Shepherd’s Calendar, Blackwood &
Cadell, 1829, vol. I, p. 131-147 et 148-175, sous son
titre actuel. Texte réécrit par les éditeurs du recueil,
voir infra la réédition de 1982 par Douglas S. Mack.
— in The Tales of James Hogg, the Ettrick
Shepherd, London & Glasgow, 1884, vol. 2, p.
114-120, sous son titre actuel.
— in Gothic Tales of Terror, Volume 1 : Great
Britain, ed. Peter Haining, London : Gollancz, 1972, sous
le titre « The Expedition to Hell ».
— Id°, Penguin, 1973 (reprint 1973, 1974, 1983),
p. 497-506, sous le titre « The Expedition to Hell ».
— in Scottish Tales of Magic & Mystery, ed.
Marion Lochhead, Edinburgh : Johnston & Bacon, 1978,
sous le titre de « George Dobson’s Expedition to Hell ».
— in The Penguin Book of Horror Stories, ed. J.A.
Cuddon, Harmondsworth : Penguin, 1984 (& 1985), p.
69-77, sous le titre « The Expedition to Hell ».
— in James Hogg : Selected Stories and Sketches,
ed. Douglas S. Mack, 1982, p. 41-49, texte revu d’après
la parution originale. Cette nouvelle, comme beaucoup
d’autres, a été largement révisée par Robert Hogg (le
neveu de l’auteur) et William Blackwood, sans doute par
peur des “indelicacies” de James Hogg. Faut-il préciser
que l’auteur rejetait cette intervention ? (cf.
introduction au recueil, p. vii-ix).
— in
Nouvelles fantastiques anglaises / Stories of
Mystery, éd. Jean-Pierre Naugrette, Paris : Le
Livre de poche [#8729], “Les Langues modernes / Bilingue.
Série anglaise”, 1990, p. 25-57 (notice p. 23), traduit
de l'anglais par Jean-Pierre Naugrette. Texte bilingue.
Sous le titre « The Expedition to Hell (Une expédition en
Enfer) ».
— in The Shepherd’s Calendar, ed. Douglas S. Mack,
Edinburgh : Edinburgh University Press, 1995, p. 118-141
(The Collected Works of James Hogg). L’édition respecte
la disposition de l’édition originale (deux nouvelles qui
se suivent). Notes sur le texte (p. 268-270).
— in Le Visage Vert, n°2 (Paris :
Joëlle Losfeld), janvier 1997, p. 59-65, traduit de
l'anglais par Norbert Gaulard, présentation de Xavier
Legrand-Ferronnière (p. 55-57), portrait, illustration
de Philippe Jozelon.
— in Contes
méphitiques, éd. Patrick Remaux, Paris : Anabet,
“Littérature”, 2008, traduit de l'anglais par Patrick
Remaux. Sous le titre « L'Expédition de George Dobson en
Enfer ».
— in
Contes méphitiques, éd. Patrick Remaux, Paris :
J'ai lu [#9498], 2011, p. 15-28 (notice bibliographique,
p. 273-274), traduit de l'anglais par Patrick Remaux.
Sous le titre « L'Expédition de George Dobson en Enfer
».
Le Familier des tourbières noires / The Brownie of the Black Haggs — [The Shepherd’s Calendar. — By the Ettrick Shepherd.]
— in Blackwood’s Edinburgh Magazine, vol.
XXIV, octobre 1828, p. 489-496. Texte revu et corrigé par
Robert Hogg et William Blackwood. Cette version circulera
jusqu'à l'édition de Douglas Mack (1982).
— in The Extractor ; or Universal Repertorium of
Literature, Sciences and the Arts […], vol. I, n°4,
22 novembre 1828, p. 131-135.
— in The Shepherd's Calendar, Edinburgh :
Blackwood & Cadell, 1829, vol. I, p. 285-310.
— in The Tales of James Hogg, the Ettrick
Shepherd, London & Glasgow, 1884, vol. 2, p.
142-150 (The Sheperd's Calendar : Tales illustrative
of Pastoral Life, Occupations, and Superstitions ;
VII).
— in Clans of Darkness, ed. Peter Haining, London
: Gollancz, 1971 ; New York : Taplinger, 1971.
— in Scottish Tales of Terror, ed. Angus Campbell,
London : Fontana Books, 1972.
— in Faeries, ed. Isaac Asimov, Martin H.
Greenberg & Charles G. Waugh, Roc, 1991.
— in James Hogg : Selected Stories and Sketches,
ed. Douglas S. Mack, Edinburgh : Scottish Academic Press,
"The Association for Scottish Literary Studies", 1982, p.
94-107. Texte intégral.
— in Contes
méphitiques, éd. Patrick Reumaux, Paris : Anabet,
“Littérature”, 2008, traduit de l'anglais par Patrick
Reumaux.
— in
Contes méphitiques, éd. Patrick Reumaux, Paris :
J'ai lu [#9498], 2011, p. 29-51 (notice bibliographique,
p. 273-274), traduit de l'anglais par Patrick
Reumaux.
[Prévu vraisemblablement pour paraître dans la série "The Shepherd's Calendar" dans la même classe (IX) que « The Witches of Traquair »]
Romans
Confession du pécheur justifié / The Private Memoirs and Confessions of a Justified Sinner
— 1824.
— Paris : Charlot, 1949 [septembre], avant-propos d'André
Gide, traduit de l'anglais par Dominique Aury.
EO : 100 ex. sur vélin.
Autres traductions
Les Trois périls de l'homme : amour, guerre et sorcellerie [par James Hoggs (sic)]
— Paris : Masson, 1824, 5 vol. in-12, tr. de l'anglais par M*** [Dubergier].
Les Trois écueils de la femme (l'amour, la science et la jalousie)
— Paris : Hautecoeur et Gayet, 1825, 4 vol. in-12, tr. par M*** [Dubergier; suivi du Tableau, ou les regrets maternels, nouvelle par Mme de Flesselles ; de la méprise heureuse ; et de la Rose et l'oeillet, ou la puissance des fleurs]
L'Esprit de la tempête
— in Ballades, Légendes et Chants populaires de l'Angleterre et de l'Ecosse…, publiés et précédés d'une introduction par A. Loève-Veimars, Paris : Chez Antoine-Augustin Renouard, 1825, p. 135-136.
La pauvre petite Jessie
— in Ballades, Légendes et Chants populaires de l'Angleterre et de l'Ecosse…, publiés et précédés d'une introduction par A. Loève-Veimars, Paris : Chez Antoine-Augustin Renouard, 1825, p. 393-394.
Ressources
- En cours.
Pour corriger cette page, écrire au
Visage Vert
Contributeurs : XLF